Atelier – Enjeux et défis de la traduction automatique alimentée par l’intelligence artificielle : regards critiques et implications pour l’enseignement, la recherche et la communication scientifique – ÀDMPES 2024

Le 19 avril de 13 h 15 à 14 h 15 – Mode distance/présence

Pavillon Ringuet (UQTR)

 
 

Enjeux et défis de la traduction automatique alimentée par l’intelligence artificielle : regards critiques et implications pour l’enseignement, la recherche et la communication scientifique 

La communication traite de la traduction automatique alimentée par l’intelligence artificielle (TAIA) et explore ses avancées significatives, tout en soulignant ses lacunes par rapport à l’intelligence naturelle. Comme les outils de TAIA fonctionnent d’une manière très différente des humains, la révision des traductions automatiques, aussi appelée postédition, soulève de nouveaux défis. Des efforts cognitifs accrus sont nécessaires pour évaluer la fluidité et la cohérence du texte et pour repérer les hallucinations (Poirier et Roy, 2023). Comme leur rôle se limite à la validation des solutions proposées, les utilisateurs, y compris les experts en traduction, perdent la maîtrise des opérations de traduction, alors qu’ils doivent redoubler d’efforts en raison de la charge analytique et explicative supplémentaire qu’impose la nature opaque des processus de TAIA. Les utilisateurs doivent donc être vigilants à l’égard des risques d’erreur, comme les calques, la traduction mot à mot et les correspondances inappropriées. Même si les possibilités de communication offertes par les outils de TAIA sont décuplées pour le grand public et les scientifiques, elles provoquent un réalignement du travail des traducteurs experts et des programmes de formation à la traduction dans le respect de la diversité des normes linguistiques et la prise en compte de l’expérience humaine dans les communications. 

Référence 

Poirier Éric André et Jean-Hugues Roy (2023). L’outil Ultrad de La Presse Canadienne : la traduction automatique dans un contexte journalistique, revue TTR, volume 36 no 1, pp. 71-105. 

Éric Poirier

 

Éric André Poirier, professeur de traduction et directeur de programmes au Département des langues modernes et de traduction de l’Université du Québec à Trois-Rivières où il enseigne notamment la méthodologie de la traduction, la traduction financière de l’anglais au français et la traductologie de corpus. Son expérience de traducteur professionnel acquise pendant près de 20 ans avant d’occuper le poste de professeur-chercheur a été mise à contribution pour la publication de son manuel intitulé Initiation à la traduction professionnelle : Concepts clés. Ses travaux de recherche portent aujourd’hui sur la valorisation de l’intelligence humaine en traduction, sur l’évaluation empirique des textes traduits et sur la science des données traductologiques et ses applications dans l’enseignement et l’exercice de la traduction professionnelle.